Printemps se met à la cryptomonnaie : un grand magasin parisien accepte désormais les paiements en crypto

Depuis fin novembre 2024, le groupe Printemps innove en permettant à ses clients de régler leurs achats en cryptomonnaies. Une première pour un grand magasin parisien historique, qui entend séduire une clientèle nouvelle et férue de technologies financières.

💸 Payer en Bitcoin, Ethereum ou stablecoins dans tout le réseau

Dans les 20 points de vente du groupe, y compris le célèbre Printemps Haussmann à Paris, les clients peuvent désormais régler leurs achats – vêtements, cosmétiques, accessoires – en Bitcoin, Ethereum ou stablecoins. Le tout, directement en caisse, grâce à un simple scan de QR code.

Une fois la cryptomonnaie choisie, la transaction s’effectue via Binance Pay, en collaboration avec la fintech française Lyzi. Le montant est ensuite automatiquement converti en euros, permettant à l’enseigne de se protéger contre les fluctuations du marché.

🛠️ Comment ça fonctionne concrètement ?

Pour effectuer un paiement en cryptomonnaie, le client doit disposer d’un portefeuille numérique (ou wallet), accessible via une application ou un support physique (comme une clé USB). Chaque wallet repose sur deux clés : une clé publique, partagée comme un RIB, et une clé privée, strictement confidentielle, qui permet d’effectuer des transactions.

Lors du paiement, le client scanne un QR code ou copie une URL de transaction, puis confirme l’envoi via son application crypto. Certaines cartes bancaires spécifiques permettent aussi de payer directement en crypto, comme avec une carte classique.

⚖️ Une initiative légale, mais hors du cadre monétaire officiel

Si l’euro reste la seule monnaie légale en France, les commerçants sont libres d’accepter d’autres moyens de paiement, y compris des cryptomonnaies, à titre contractuel. Cela signifie qu’un commerçant peut les refuser, mais aussi les intégrer librement, comme c’est le cas ici.

Toutefois, les cryptos ne bénéficient d’aucune protection bancaire : en cas de perte de clé privée ou de wallet physique, les fonds sont irrécupérables. Et une erreur dans l’adresse de paiement rend la transaction irréversible. Les crypto-actifs sont donc considérés comme hautement volatils et risqués.

📈 Des Français de plus en plus friands de crypto-actifs

En 2023, 12 % des Français (environ 6,5 millions de personnes) détenaient des cryptomonnaies, selon une étude KPMG publiée en mars 2024. Un chiffre en progression par rapport à 2022, et qui fait de la France l’un des rares pays européens à enregistrer une croissance d’usage.

La plupart de ces investisseurs crypto sont déjà familiarisés avec les marchés financiers classiques, et voient dans les crypto-actifs une opportunité de diversification.

🧾 Un cadre légal encore en construction

Depuis la loi Pacte de 2019, les prestataires de services sur actifs numériques (PSAN) sont soumis à des obligations de déclaration auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Cette régulation encadre les acteurs proposant l’achat, la vente, la conservation ou la gestion de cryptomonnaies.

Certains prestataires doivent obligatoirement s’enregistrer (par exemple, les plateformes d’échange ou de conservation), tandis que d’autres peuvent solliciter un agrément facultatif, à condition de répondre à des critères stricts (fonds propres, responsabilité civile, etc.).

🧭 Conclusion : une stratégie marketing autant que technologique

Avec ce nouveau mode de paiement, le Printemps s’inscrit dans une dynamique de modernisation de l’expérience client. Ce choix vise à attirer une clientèle premium et technophile, tout en réduisant les frais de transaction traditionnels.

Si cette initiative reste encore marginale à l’échelle du commerce français, elle illustre bien le rapprochement croissant entre retail de luxe et technologies blockchain.

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